C’est donc à Xela que j’ai posé mon cher sac à dos pendant près d’un mois. La ville m’a en effet paru être un endroit approprié pour un volontariat, celle-ci se situant au cœur des Hautes Terres, et donc à proximité des nombreux spots et activités qu’offre cette région.
La seconde ville du pays ne paie pas de mine au premier abord, mais regorge de richesses. El Baul, le Mirador qui la surplombe, au-delà d’être un endroit agréable pour la course, dispose d’un point de vue idéal pour en contempler la beauté. Il permet notamment d’apercevoir le vaste Parque Centro América, la splendeur de sa cathédrale et de son Museo de Historia Natural. On peut également y voir le Teatro Municipal de Xela, ses innombrables petites librairies et ses dizaines de lieux de rencontres et de convivialité, ou encore son marché, La Democracia, où se côtoient dans la bonne humeur vendeurs de légumes et marchands de CD piratés.
Mais Xela est également riche de son environnement et des lieux qu’elle dessert. Deux heures de marche suffisent pour apprécier la beauté et la spiritualité du lac de Chicabal, site Maya sacré situé dans le volcan du même nom, et d’une sérénité absolue. Non loin, les saunas naturels Los Vahos et les piscines turquoise de Las Fuentes Georginas permettent de jouir de la chaleur des volcans environnant tout en contemplant la nature luxuriante alentour.

J’ai quant à moi travaillé au sein d’El Colibri, petit hôtel sympathique et chaleureux qui accueille chaque jour de nouveaux backpackers venus du monde entier. Son propriétaire, Carlos, 42 ans, ayant appris le français après quatre années vécues au Québec et se nourrissant presqu'uniquement de noix de coco, est une personne des plus attachantes qui est rapidement devenu un très bon ami. J’ai ainsi travaillé chaque matin en sa compagnie, préparant la plupart du temps les chambres tout en assurant la réception de l’hôtel. J’ai été accompagné au cours de ce mois de dur labeur par différents volontaires tels que Sylvia, ancienne cycliste de haut niveau aujourd’hui éducatrice, ainsi que David et Cynthia, jeune couple Argentin aimant partager ensemble de grands et longs éclats de rire. Arrivés pour certains en pleine Semana Santa, nous avons eu de premiers jours rudes, l’hôtel ne désemplissant pas. Ce fut également l’occasion d’apprécier tout au long de la semaine les nombreuses processions religieuses déambulant dans les petites rues de la ville.

J’ai pu par la suite (et après d’âpres négociations !) prendre trois jours pour partir explorer les environs du plus célèbre des lacs guatémaltèques : le lac Atitlán. Long de plus de dix huit kilomètres, celui-ci est bordé par trois grands volcans ainsi que par de nombreuses villes, toutes plus attrayantes les unes que les autres.
Il a donc fallu faire des choix et j’ai décidé de commencer par Panajachel, principale commune des bords du lac. J’ai ainsi pu faire quelques emplettes dans sa longue rue commerçante, ou se vendent vêtements et ustensiles issus de l’artisanat local, et profiter d’une course matinale sur ses vastes plages, qui offrent une vue imprenable sur le lac. Je me suis ensuite essayé à la Slackline sur les pontons de Santa Cruz, avant d’arriver à Santiaguo, vaste commune ayant fièrement conservé les us et coutumes Mayas. On peut y croiser des hommes et femmes en tenues traditionnelles, tout en se baladant le long de son vaste marché qui a lieu chaque vendredi et dimanche aux abords de la superbe église de Santiago Apostol.

Après la détente, place au sport, et plus précisément à l’ascension de deux volcans bien connus ici : le Tajumulko et l’Acatenango. Départ à 04h00 requis pour grimper au sommet du premier et revenir dans la même journée : Le Tajumulko est le point culminant d’Amérique Centrale et s’élève à 4220 mètres d’altitude. Il offre des paysages impressionnants et donne une impression de vertige saisissante avant même son sommet.
Cependant, l’ascension du second, l’Acatenango, reste sans doute l’expérience la plus marquante qu’il m’ait été donné de vivre dans ce pays. Tout d’abord parce qu’il s’agit d’un vrai challenge, sur deux jours, tentes, sacs de couchage et autres matériels sur le dos, trébuchant sur les interminables gravillons de cette montagne dont la température peut descendre jusqu’à -5°C. Ensuite, parce que mon groupe et moi-même avons eu la chance de pouvoir contempler les éruptions nocturnes d’El Fuego, volcan voisin célèbre pour son activité récente. Un spectacle à couper le souffle qui nous a tenu éveillés une bonne partie de la nuit. Enfin, pour le sublime lever de soleil que nous avons pu apprécier à notre arrivée au sommet, la vigueur de ses vents glacés ne parvenant pas à clore nos yeux émerveillés.

Je terminerai cet article par la petite escale effectuée à Antigua avant de quitter pour de bon le Guatemala. L’occasion de découvrir l’ancienne capitale Guatémaltèque, d’une beauté indéniable, mais surtout, de rencontrer et de partager un petit bout de chemin avec une famille exceptionnelle, qui m’a accueilli à bras ouverts. Encore un grand merci à eux, pour ces rires et ces moments, si simples et partagés.