La Colombie est un pays surprenant, sa grandeur et ses reliefs offrant une diversité impressionnante de paysages et de climats, de la nature sauvage de Puerto Nariño jusqu’aux étendues désertiques de Tatacoa. Une vie ne serait certainement pas suffisante pour profiter pleinement de toute l’immensité de ce beau pays, mais j’ai eu la chance d’en parcourir une partie.


Mon séjour a ainsi débuté le long des pavés de la vieille ville de Carthagène, splendeur coloniale dont l’architecture et les nombreux graphitis m’ont immédiatement fasciné. Ses rues colorées et fleuries s’animent particulièrement après le coucher du soleil, laissant place à une vie nocturne décomplexée. Plus au Nord, Santa Marta est un point d’atterrissage parfait pour explorer les profondeurs maritimes de Taganga et les plages paradisiaques de Tayrona, tout en profitant d’une noix de coco (ou d’une bière) fraîchement cueillie.

J’ai ensuite atterri à Medellín, où j’ai fait la connaissance de deux étudiants allemands délirants : Sébastian et Nicolas, avec qui j’ai parcouru tout au long de la nuit le quartier del Poblado, connu notamment pour ses nombreux bars et autres lieux d’animation nocturne. Le centre de la ville est moins intéressant que ses alentours, la pauvreté des habitants des quartiers de Las Comunas ne les empêchant pas en effet de danser en tenue traditionnelle le long de ses rues pavées et de ses murs bariolés, peints avec talent pas nombre d’artistes internationaux. Un peu plus loin, Guatapé est une petite ville aussi paisible que charmante, rendue célèbre par les 740 marches du La Piedra del Peñol, énorme rocher offrant un splendide panaroma sur le lac Guatapé.


Un bref passage par Bogota m’a permis de retrouver avec joie une jeune beauté égarée, que j’avais quittée à regret cinq mois plus tôt, dans l’effervescence des halls de Roissy CDC. Nous avons ensemble mis le cap sur la côte Pacifique, pour atterrir à Bahía Solano, ville côtière visitée chaque année par de nombreuses baleines à bosse venues y mettre bas. Tous nos sens ont été mis en éveil à l’approche de ces géantes des mers, nageuses gracieuses et chanteuses hors pairs.

Nous avons ensuite subi un dépaysement radical en rejoignant le désert de Tatacoa et ses innombrables formations rocheuses, créées par l’érosion. La plus célèbre d'entre elle, le labyrinthe rouge, renforce l’impression d’immensité suscité par des paysages déjà grandioses. Du fait des différents sédiments constituant ses roches, Tatacoa se divise en deux parties : le désert gris, où il est possible de se délecter de la douce fraîcheur d’une piscine naturelle, et le désert rouge, où la végétation se fait moins rare, et où la taille des cactus laisserait Jacques Dutron sans voix.

Nouveau changement d’ambiance, puisque nous avons ensuite atterri en Amazonie, et plus précisément dans le petit village de Puerto Nariño, où le temps semble s’arrêter dans une atmosphère simple et décontractée. Au-delà de ses couchers de soleil exceptionnels et d’une vue imprenable sur la voie lactée, l’Amazonie réserve également de nombreux trésors de nature. Nous sommes ainsi replongés en enfance en pêchant les piranhas de l’Amazone et en y observant les célèbres dauphins roses, qui se régalent avec bonne humeur des innombrables poissons peuplant le fleuve. Nous avons ensuite pris peur en partant, au cœur de la nuit Amazonienne, à la découverte des insectes de la jungle et des caïmans noirs, dont le reflet orangé des yeux est visible a plusieurs dizaine de mètres. Enfin, nous avons fait un petit détour par la communauté indigène de San Martin, qui développe de nombreux projets axés sur la recherche, le traitement, et l’utilisation des innombrables plantes médicinales environnantes.


C'est ainsi le cœur lourd (et bien rempli) que nous avons regagné Bogotá : direction l'Europe...